Par Super User le vendredi 28 mai 2021
Catégorie: Blog

Podologie, Patinage artistique & Danse

Patinage artistique:
Il n'est pas plus gracieux que ce sport empreint de légèreté, qui ne dévoile cependant jamais les niveaux extraordinaires d'endurance et de technicité requis. Chaque mouvement requiert la coordination parfaite de tous les membres. Un pied mal positionné entrainera un port de bras ou de tête malencontreux, voire la chute, et mettra à mal toute la posture, livrant ainsi au jury un programme raté et un risque de résultats bien inférieurs à l'effort fourni durant des années de pratique.

Dire que la solution n'est pas chorégraphique, mais bien podologique, pour éviter ce qui pourrait devenir rapidement éliminatoire pour le ou la candidate pourtant si méritant(e) !
De nombreuses mauvaises positions provoquent l'instabilité du corps et contraint alors à une compensation tout à fait visible pour rétablir l'équilibre du/de la patineur(se).

En voici deux qui reviennent très fréquemment :
- Le pied creux : l'appui se faisant uniquement sous l'avant et l'arrière pied, il n'y a aucune possibilité de repos sous l'arche externe pourtant nécessaire à la stabilité du corps. Le pied creux est régulièrement associé à la douleur du tendon d'Achille. La flexion de la cheville – très importante dans ce sport – est alors fortement diminuée. Le port d'orthèses plantaires amènera un maximum de stabilité par la répartition harmonieuse des charges….
- Le pied valgus (cas souvent rencontré au cabinet) : la malléole interne devient plus basse que l'externe. Elle se plaque trop fortement sur le côté de la chaussure et devient douloureuse. Le pied se place directement en dedans et le patineur perd un temps précieux à se repositionner correctement, perdant en fluidité et en style. L'orthèse plantaire apporte ici encore une action correctrice – outre la stabilité – du fait que le calcanéus et/ou l'arche interne seront remis d'aplomb pour retrouver l'appui en latéral.

Danse:
Les blessures du pied et de la cheville chez les danseuses/danseurs classiques sont terribles et peuvent définitivement mettre un terme à une carrière prometteuse. Nul n'est besoin de rappeler la nature athlétique de la danse qui n'est pas sans contracte avec son évidente nature artistique.
La grande variété des blessures recensées ainsi que la prise en charge atypique de la douleur chez les danseurs est source de questionnement pour le podologue sans cesse en quête de moyens visant à aider plus efficacement ces athlètes-artistes.
Rares sont les activités physiques qui exigent l'alternance répétée entre un appui en dorsiflexion maximale. Ces deux positions exercent une forte pression sur les chevilles et les pieds. Le poids du corps est soutenu par les os tandis que la tension des muscles aide au contrôle de la position et de la maîtrise de perte d'équilibre. Lorsqu'elle monte sur pointes, le bord postérieur de l'extrémité distale du tibia de la danseuse et la face supérieure du calcanéum convergent vers le point d'appui. Tout dépend du type de danse pratiquée car la cheville n'est pas toujours autant sollicitée que dans la danse de ballet.
Il faudra dans un premier temps évaluer l'ensemble des mouvements permis par la cheville. Les chocs répétés sur l'extrémité distale du tibia contre le sillon dorsal de l'astragale peuvent entraîner une exostose. Cependant, la dorsiflexion maximale observée chez les danseuses n'est pas très différente de celles relevée chez les personnes qui ne pratiquent pas cet art. Avec une technique de goniométrie classique, le podologue pourra évaluer cette dorsiflexion chez les danseurs.

Mais l'évaluation de la flexion plantaire chez les danseurs de ballet représente un défi tout autre. La flexion plantaire maximale dépend en partie des os du pied. Les danseurs de ballet, eux, atteignent des amplitudes de cheville plus importante que la normale. Les os du pied participent également à la flexion plantaire chez les non-danseurs. Cependant, la complexité des mouvements pied-cheville est si grande chez les danseurs que la méthode goniométrique standard n'est pas suffisante pour mesure la flexion plantaire de manière précise. Les danseurs de ballet les plus qualifiés dépassent facilement les 90 degrés d'amplitude de cheville ! La cheville ne fonctionne pas comme une simple charnière, elle possède aussi un axe de rotation ce qui complique les mesures.

Les orthèses plantaires peuvent être utilisées dans tous les types de danse. Les talonnettes inversées ou les coussinets sont utiles pour de nombreux danseurs avec des pieds plats ou creux