Podologie et sport:

Le podologue est également sollicité par le patient sportif, au même titre que tout autre professionnel de santé à titre préventif et curatif. Il est difficile d'envisager une pratique sportive régulière sans prendre en compte cet aspect de la condition physique.

En effet, les membres inférieurs sont fortement sollicités dans la pratique sportive et de nombreux troubles sont à l'origine de douleurs au niveau des hanches, des genoux ou des lombaires.

Les pieds supportent tout le poids du corps en position debout : une mauvaise répartition ou une posture incorrecte peut entraîner une dissymétrie, déséquilibrer l'assise du corps et être à l 'origine de ce type de couleurs.

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Les muscles, les tendons et le système ostéo-articulaire subissent des contraintes plus importantes sur l'appareil locomoteur pendant la pratique sportive que dans le rythme de vie journalier.

Sous l'effet d'un effort violent ou prolongé, des blessures peuvent survenir au niveau des muscles, des tendons, sans parler des os. Le patient peut être confronté aux pathologies suivantes:

  • une périostite, soit une inflammation du périoste qui est la membrane recouvrant l'os du tibia,
  • une Maladie de Sever, soit une contrainte si forte au niveau du talon d'Achille qu'il y a là aussi risque d'inflammation,
  • une fracture de fatigue, soit une fracture légère, type fêlure, au niveau de l'os du pied qui peut causer une fracture plus importante si le patient ne reçoit pas de soins.

Le podologue peut intervenir aussi bien au stade de la prévention qu'en curatif. Il se livrera dans un premier temps à un examen approfondi du patient afin d’observer sa morphologie statique et dynamique.

En fonction du sport pratiqué et du matériel utilisé, il donnera un avis compétent au patient qui pourra aller d’une simple confirmation des mesures déjà prises à la recommandation d’équipements (chaussures, etc), voire le port de semelles orthopédiques adaptées. Le podologue pourra également conseiller la pratique de postures spécifiques pour une bonne récupération après l’effort.

Son avis pourra être rapproché de celui d’autres membres de l’équipe médico- sportive entourant le patient : kinésithérapeute, homéopathe, médecin du sport, diététicien, ostéopathe, etc.

En amont, le podologue sportif peut aussi agir à titre préventif, notamment en athlétisme, comme par exemple sur le choix des chaussures à privilégier ou la fabrication d’orthèses à porter durant l’effort, aussi bien pour éviter tout risque de douleur ou de blessure, mais aussi pour améliorer la meilleure performance réalisée.

Course à pied

Le podologue est amené à intervenir dans l’accompagnement des personnes pratiquant cette discipline sportive qui nécessite des soins importants au niveau des pieds. En effet, les pieds du coureur à pied, objets de sollicitations physiques maximales, pourront présenter des cors, des durillons, des oeil-de-perdrix, des callosités (hyperkératose), une transpiration excessive provoquant une macération de la peau ou des ongles incarnés, etc.

Il est indispensable que le patient anticipe ce type de problèmes et qu’il consulte un podologue avant un entraînement intensif ou la course afin de se préserver la meilleure condition physique possible. Une bonne information et un protocole de soins à suivre éviteront de graves ennuis ou tout au moins pourront minimiser les effets de certains accidents. Seul véhicule du sportif, le pied est trop soumis à forte sollicitation pour être privé de soins par anticipation : frottement de la chaussure, de la chaussette, dureté du sol, humidité de la peau surchauffée sont autant de traumatismes qui lui sont infligés à forte intensité et ne pourront que laisser des séquelles regrettables en cas de négligence.

Le podologue expérimenté pourra conseiller a minima le patient qui ne présente aucun problème particulier d’observer quelques précautions élémentaires. Aussi, le patient, la veille du marathon, pourra veiller à ce que les ongles de ses pieds soient coupés à la bonne longueur avec le bord libre arrondi sur les côtés pour ne pas se blesser au fort et à mesure des chocs répétés du pied sur le sol. Il est également important que la peau du pied soit bien hydratée et le coureur pratiquera un massage à l’aide d’une crème hydratante ou anti-frottement.

Le jour de la course, le patient devra protéger ses pieds aux endroits qu’il sait habituellement sensibles ou sujets aux ampoules avec des pansements de cicatrisation en milieu humide (plus communément dénommés hydrocolloïdes) pour faire rempart contre le frottement de la chaussure sur la peau. Il serait également judicieux de passer soigneusement une crème anti-frottement pour minimiser l’effet du frottement et veiller à ce qu’il n’y ait aucun pli formé par la chaussette entre le pied et la chaussure du coureur.

Après l’effort, le réconfort : ce sera un bain pas trop chaud dans lequel le coureur massera et lavera doucement ses pieds, en particulier entre les orteils, pour éliminer tout résidu de peau, poussière ou colle de pansement avant de les sécher très soigneusement à l’aide d’une serviette propre, toujours personnelle, de préférence en fibre naturelle comme le coton.

Ensuite, il sera conseillé de pratiquer un massage avec une pommade relaxante, en partant de la pointe de l’orteil pour remonter la cheville. Ce massage est important car les pieds sont le siège de connexion avec tous les organes de notre corps : la détente apportée au niveau des points de connexion permettra une bien meilleure récupération du corps en général.

Les chaussures devront être choisies en fonction de la physiologie des pieds du coureur, bien entendu. Beaucoup de chaussures sont proposées sur le marché des équipements sportifs, mais chaque coureur aura une forme qui lui conviendra le mieux, avec une largeur suffisante et adaptée afin que la chaussure gaine parfaitement le pied sans le serrer trop ni trop peu. Le coureur n’en ressentira que confort et incitation et à la performance !

Le conseil du podologue est de profiter de tous les modèles proposés actuellement  (les fabricants ont atteint des seuils de qualité incroyables) en faisant l’acquisition de plusieurs d’entre eux. Il est intéressant de posséder plusieurs paires dont le coureur alternera l’utilisation selon le type de course, les conditions atmosphériques, la nature du sol, etc. Même si l’achat d’un certain nombre de paires reste un peu onéreux, le sportif en ressentira un tel bienfait qu’il ne sera qu’encouragé à poursuivre sa pratique sportive dont il profitera de tout l’apport bénéfique au plan physique. Difficile de s’y retrouver quelquefois dans autant de diversité mais le podologue sera à même de conseiller aussi le sportif dans son choix.

La température du corps est également un point important car la transpiration qu’elle génère n’est pas sans effet sur l’état des pieds pendant et après la course. Il est conseillé au sportif de porter des vêtements en fibres techniques, respirants, légers mais performants. Ajustés au corps, ils ne seront aucun obstacle à l’effort physique et éviteront la surchauffe du corps au cours de celui-ci. S’habiller en fonction du temps qu’il fait, de la durée de la course ou de ses envies fait partie du plaisir de la préparation au sport et, une fois portés, ces vêtements adaptés contribueront au plaisir du sportif tout en conservant un aspect esthétique valorisant.

Pratiquer un sport doit rester une priorité tout au long de la vie : préserver son corps, profiter de sa mobilité, entretenir son capital santé et beauté… il n’est pas question de se priver ainsi que nombreuses occasions de se rendre heureux. Le podologue par ses conseils et ses recommandations contribuera également à vous soutenir dans vos efforts !

Les petits problèmes récurrents du pied sportif demanderont un minimum de soin. Pour les ampoules, n’ôtez surtout pas la peau blanche apparue sur la boursoufflure. A l’aide d’une épingle de préférence stérilisée ou désinfectée, pratiquez un petit orifice pour vider l’ampoule du liquide accumulé dans la cloque. Nettoyez ensuite soigneusement à l’aide d’une compresse (à préférer au coton qui laisse souvent des fibres indésirables) imbibée d’un antiseptique liquide et asséchant, ou de sérum physiologique. Protéger ensuite en collant un pansement adapté (type hypoallergénique) pour orteil ou même talon. Des dosettes de produit et pansements déjà imprégnés à usage unique sont à privilégier. Certains pansements peuvent tenir plusieurs jours.

Pour d’autres problèmes plus ennuyeux tels qu’un cor, un durillon, une verrue, un ongle incarné, etc. la visite chez un podologue s’impose car il disposera d’outil ou d’équipement capables d’apporter un soulagement et un traitement adapté immédiat. En effet, il ne faut jamais négliger aucun type de blessure qui, mal traitée, pourrait dégénérer en problème plus sérieux, voire une infection, ce qui serait particulièrement préjudiciable à la récupération du sportif.

Patinage artistique

Voici une discipline sportive qui sollicite également les pieds du sportif à un très haut niveau. Rien de plus gracieux que de voir évoluer ces athlètes sur la surface brillante de la glace, sans que nous ayons la moindre idée des niveaux incroyables d’endurance et de technicité exigés. La coordination des membres et l’équilibre du corps doivent être fluides et parfaits sans qu’aucun effort ne soit visible : voilà le succès du patineur ou de la patineuse qui pourra récolter le juste fruit de ses sacrifices ! Un pied mal positionné gâche un port de bras ou de tête par une inclinaison maladroite qui va du risque de mouvement disgracieux… à la chute fatale. Pour une défaillance du pied, la posture est incorrecte et le programme est mal noté. Tant d’années de pratique peuvent être ruinées en un instant et les espoirs d’une belle victoire enfuis.

Si nous étudions la performance du patineur, nous constatons que de nombreuses mauvaises positions provoquent l’instabilité de son corps et contraignent alors celui-ci à une compensation tout à fait visible pour rétablir son équilibre. Deux types de problèmes reviennent très fréquemment lorsque le patineur consulte le podologue : le pied creux et le pied valgus.

Dans le cas d’un pied creux, le patineur prend appui seulement sous l’avant et l’arrière de son pied qui n’a ainsi aucune possibilité de repos sous l’arche externe, ce qui est cependant indispensable pour maintenir le corps stable. On associe souvent le problème du pied creux à la douleur du talon d’Achille. Dans ce cas, la flexion de la cheville est beaucoup plus réduite, ce qui est très problématique dans la pratique de cette discipline sportive. La solution sera de porter des semelles spécialement conçues (orthèses plantaires) pour garantir le plus de stabilité possible par une bonne répartition du poids du corps, augmenté quelquefois du poids de la partenaire portée par le patineur.

Il est également fréquent que le podologue soit confronté dans son cabinet au cas du pied valgus. Qu’est-ce qu’un pied valgus ? On parle communément de jambes en forme de X. un pied valgus présente un talon excessivement incliné vers le sol au lieu d’être droit. Aussi, la pression exercée sur le talon est oblique au lieu d’être verticale. Le tendon d’Achille se trouve ainsi également en position oblique.

L’axe des jambes est tourné vers l’intérieur et la partie intérieure de la voûte plantaire est souvent aplatie. Le bord intérieur du pied s’affaisse au profit du bord extérieur. La répartition du pied sollicite anormalement les muscles et les ligaments. Le bassin a tendance à basculer vers l’avant et la colonne vertébrale composent en creusant excessivement le dos. Ce problème peut engendrer des maux de tête jusqu’à des douleurs cervicales.

Notons également que ces douleurs peuvent causer des troubles de concentration. Le pied se plaçant instinctivement en dedans, le patineur perd du temps à se repositionner et perd confiance dans son style. Le port d’une orthèse plantaire sera rassurant et apportera une solution corrective au problème, en redonnant la stabilité du corps du patineur car la semelle orthopédique remettra d’aplomb le calcanéum et/ou l’arche interne.

Danse

Les blessures du pied et de la cheville chez les danseuses/danseurs classiques sont terribles et peuvent définitivement mettre un terme à une carrière prometteuse. Nul n’est besoin de rappeler la nature athlétique de la danse qui n’est pas sans contraste avec son évidente nature artistique.

La grande variété des blessures identifiées ainsi que la prise en charge problématique de la douleur chez les danseurs est source de questionnement pour le podologue sans cesse en quête de moyens visant à aider plus efficacement ces athlètes-artistes.

Dans la pratique de la danse, un appui maximal en dorsiflexion est exercé sur le pied, résultant en une forte pression sur la cheville et le pied lui-même. Le poids du corps est soutenu par les os tandis que la tension des muscles aide au contrôle de la position et du maintien de l’équilibre. Lorsque le ou la danseuse monte sur pointes, le bord postérieur de l’extrémité distale du tibia et la face supérieure du calcanéum convergent vers le point d’appui. La danse de ballet, par l’exigence et la puissance des mouvements et des postures, est certainement celle qui sollicite le plus la cheville.
Le podologue consulté se livrera d’abord à un examen permettant d’évaluer les mouvements permis par la cheville. Au cours des exercices pratiqués dans la danse, des chocs répétés sont subis sur l’extrémité distale du tibia contre le sillon dorsal de l’astragale. Ceci peut provoquer une exostose, c’est-à-dire une production osseuse exceptionnelle qui générera une petite excroissance sur l’os. Pourtant, la dorsiflexion intense observée sur le pied de la danseuse n’est pas très différente de celle observée chez les personnes qui ne pratiquent pas la danse mai le podologue pourra évaluer son taux chez la danseuse.

En revanche, la flexion plantaire chez la danseuse de ballet est un autre problème. Celle-ci requiert principalement les os du pied et la danseuse de ballet pratique cette flexion dans une amplitude plus importante que la normale. Même si les os du pied participent également à la flexion plantaire chez les personnes qui ne pratiquent pas la danse de ballet, la complexité des mouvements pied-cheville est si importante chez les danseurs qu’une méthode goniométrique (c’est-à-dire capable de mesurer les angles) courante ne sera pas suffisante pour évaluer précisément cette flexion plantaire.

Il est fréquent d’observer un angle au niveau de la cheville de plus de 90 degrés chez la danseuse de ballet expérimentée. La cheville n’est pas seulement une charnière du membre inférieur au pied. Elle a son propre axe de rotation ce qui complexifie la prise de mesure.

On notera que tous les types de danse peuvent accepter le port d’orthèses plantaires. En cas de pieds plats ou creux, la danseuse pourra être équipée d’orthèses plantaires pour une meilleure performance et une meilleure gestion de la sollicitation de ses pieds et chevilles.